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Les 4 chemins mènent au Caire...
24 mars 2015

Karima Mansour

 

Karima : « j'ai ouvert un centre de danse contemporaine, c’est la première école, le seul projet d’entraînement professionnel dans la région, en proposant 3 ans  de formation, avec des cours du dimanche au jeudi de 17 à 22h, car la plupart des élèves étudient ou travaillent à côté. Le matin le centre est dédié à des résidences artistiques, à la recherche, à des workshop, des cours ouverts ou à des présentations informelles. 
Le projet a été lancé en janvier 2012, durant la Révolution. Au début, j’ai essayé de travailler avec le ministère de la Culture du gouvernement (de transition), mais après 30 ans d’un même ministère, pendant deux ans se sont succédés 4 ou 5 ministres différents et l’un d’eux était très ouvert au projet. 
Au début, nous avons ouvert avec 28 étudiants, dans un studio à l’Opéra. J’ai organisé une audition sur 10 jours de travail, que les candidats comprennent l’engagement qui serait demandé durant les 3 ans de formation. 
Fin juin 2013, avec les problèmes politiques, le projet a été arrêté pendant 6 mois avec les étudiants dans l’incertitude de la suite à donner au programme, parce qu’il restait un an et demi d’études, d’après le programme fixé initialement. 
Le projet a tout de même pu être relancé en janvier 2014. 
A la fin 17 étudiants sont restés à l’exception de deux garçons qui font actuellement leur service militaire - j’espère qu’ils vont revenir- et une fille qui est partie étudier aux Etats Unis.
L’enseignement donné ici est principalement de danse contemporaine, mais aussi de danse classique, d’arts martiaux, d’histoire de la danse, de musique, de percussion, anatomie… De grands artistes interviennent également (comme Olivier Dubois, …) et quand un artiste est invité, les cours sont suspendus pour se concentrer sur ces workshop. 
 
Par ailleurs, je participe au festival D-CAF, qui vient de commencer il y a 4 jours. 
Mais il y a une crise, nous n’avons plus d’argent et le projet risque de s’arrêter. Les étudiants payent 1400 livres égyptiennes par an, environ 150 euros pour l’année. Ce n’est rien et ça ne permet pas du tout au centre de rentrer dans ses frais. Moi, ça fait un an que je travaille sans argent, mais ça devient lourd… Mais je ne travaille plus avec l’état, je ne veux plus rien savoir de l’état.
Au début, la première année, on avait des subventions de l’UE, mais c’est fini. Ensuite, ça a été les institutions étrangères, type le Goethe Institute, l’IF… 
Moi, je suis chorégraphe, danseuse et enseignante de danse. J’ai fait mes études à Londres et en Italie et après 7 ans en Europe, je suis rentrée en Egypte. C’était difficile d’obtenir les permis de travail, je passais des auditions, et à chaque fois, ça achoppait sur la question des papiers. Ce n’était pas un choix de rentrer mais maintenant, je crois que c’est important d’être là. Et maintenant, si j’ai le choix, je crois que je n’y retournerai pas. Je crois que c’est bien d’essayer de faire les choses ici. 
A mon retour en Egypte, j’ai alors enseigné la Cie de danse moderne à l’Opéra, ce n’était pas une belle expérience du tout. Pour danser, je devais créer mon travail, parce qu’il n’y avait rien. j’ai commencé à comprendre que c’était un autre monde. 
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